Le développement personnel est un produit de consommation - presque - comme un autre !
Le développement personnel comme un rempart
Le développement personnel a le vent en poupe. Et pour cause : une pression immense s’exerce aujourd’hui sur chacun d’entre nous : accélération des transformations de la société dues notamment aux nouvelles technologies, culte de l’efficacité, manque de visibilité sur ce que nous réserve l’avenir, contraintes économiques, etc… La perte de repères et de sens conduit à se protéger et trouver une échappatoire. Or le développement personnel en propose une à travers une quête : celle du bien-être et de l’arrimage à sa propre boussole, à défaut d’en trouver une à l’extérieur de soi. La proposition est alléchante et offre une perspective plus joyeuse que nombre d’autres solutions.
Le développement personnel comme une promesse
Le développement personnel est un appel à se recentrer sur soi et à « se faire du bien ». De fait, la multitude d’ouvrages présents en librairie et l’offre pléthorique de stages et ateliers en tout genre permet d’explorer une bulle d’oxygène dans une société où l’air vient à manquer. C’est ainsi que l’on peut sauter d’un stage de yoga à une immersion à la recherche de son animal totem en passant par des ateliers de communication non violente et y trouver un certain regain de sérénité. C’est d’autant plus vrai que les espaces de développement personnel fonctionnent sur un principe d’accueil de l’autre, de bienveillance et d’authenticité. Quel soulagement de vivre cela lorsqu’une fois passé la porte pour rejoindre la réalité du quotidien, on vit tout le contraire !
Le développement personnel comme un produit de consommation
Ce qui crée vraiment l’engouement pour le développement personnel, ce sont les prises de conscience et les découvertes qu’il permet mais c’est aussi et surtout, me semble-t-il, l’expérience du lien à soi et aux autres, de façon vraie et authentique. Et c’est là qu’il faut faire preuve de discernement. Il est tout à fait possible de multiplier les expériences et de tester tous les parfums, comme on le ferait dans une pâtisserie : le chocolat était bon, mais la pistache me fait de l’œil ! En effet, aucun problème à exercer sa curiosité… tant qu’on le fait en toute conscience. Et comment mesurer cela : aux changements réels qui ont lieu dans sa vraie vie, une fois passé le boost généré par un stage ou un atelier. Qu’en reste-t-il après ? Sans signe de changement clair, le développement personnel s’apparente à un produit de consommation – presque - comme un autre !
Le développement personnel comme une invitation
Alors, qu’est-ce qui justifie ce « presque » ? Et bien, le développement personnel est une invitation à aller plus loin. Les moments expérimentés dans le cadre de stage ou d’atelier sont comme des pastilles dans lesquelles entrevoir ce qu’il pourrait se passer si chacun s’était libéré de schémas limitants et de conditionnements contraignants. Ce sont comme des agents d’incitation à la transformation intérieure. Ce n’est pas à dire que chacun doive s’y prêter. En la matière, la liberté de choix reste la seule pierre angulaire. Mais pour ceux qui aspirent à la transformation, il est incontournable de s’engager, de s’ouvrir au changement. Il s’agit d’adopter un état d’esprit d’explorateur pour se confronter à l’appreté de la remise en question et aller découvrir ses paysages intérieurs. Comme un guide de montagne, le thérapeute/coach/praticien est alors là pour accompagner.
« Ce n'est pas un signe de bonne santé que d'être bien adapté à une société profondément malade ». Cette citation de Jiddu Krishnamurti donne raison aux personnes qui veulent trouver leur propre voie aujourd’hui et recherchent en elles les réponses qu’elles ne trouvent pas à l’extérieur. Et pour cela, le développement personnel est une porte qui s’ouvre… mais pas l’eldorado vendu dans les magazines féminins !